Vendredi dernier, Caroline Désir, Ministre de l’éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, est allée au Collège de Hannut. A distance, elle y a rencontré des élèves parfois désemparés.
Le Collège Sainte-Croix et Notre Dame de Hannut a décidé de sonder ses équipes. Une enquête bien-être a en effet été menée pendant tout le mois de décembre, tant auprès des élèves qu’auprès des membres du personnel. Objectif: recueillir le ressenti de ceux qui vivent le code rouge en milieu scolaire.
En effet, avec ce code rouge est née l’hybridation, soit une alternance de cours à distance ou en présentiel. Des situations parfois délicates à gérer. L’enquête, elle, a cartonné. « Nous avons envoyé cela sous forme d’un Google Forms. Chez les élèves, nous avons obtenu 768 réponses sur 950 inscrits », nous précise Patrick Carlier, le directeur du Collège hannutois.
Les questions portaient sur différents aspects: la confiance quant à la réussite de son année, le sentiment lorsque l’on a cours à distance ou encore ce qu’engendre cet enseignement hybride. Et certaines conclusions sont plutôt intéressantes.
« Il ressort que 70% des élèves accueillent bien l’enseignement à distance, même si cela grimpe à 80% pour les cours en présentiel », nous détaille Patrick Carlier. « Cela dit, 30% d’entre eux se disent en difficultés avec les cours virtuels », précise-t-il ensuite.
Et cela génère de vives inquiétudes. « Quand on leur demande comment cela se traduit, ils nous parlent de début de phobie scolaire, de troubles psychosomatiques. Cela se marque assez fort », explique le directeur. « Ils disent aussi ressentir du stress, de l’angoisse et de la démotivation. Ils ont confiance en ce dispositif, mais ils n’en sont pas totalement satisfaits », poursuit-il.
Quant aux chances de réussites, là, les résultats sont alarmants. « 52% seulement disent être en confiance pour réussir leur année », assène Patrick Carlier. « 48% estiment ne pas être dans de bonnes conditions ».
Un échange avec la ministre
Pour exprimer ces avis, des élèves de cinquième secondaire ont eu l’occasion d’échanger, à distance, avec Caroline Désir. La Ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles s’est rendue au Collège vendredi dernier pour y découvrir les résultats de l’enquête et échanger sur le fameux code rouge.
Alors qu’un professeur donnait cours depuis une classe, devant ensuite enchaîner avec un cours en présentiel, Caroline Désir s’est invitée pour parler aux jeunes. « Elle a discuté avec eux pendant quelques minutes. Certains lui ont exprimé leurs inquiétudes et leurs avis. Ils ont pointé le manque de relations sociales, par exemple. La ministre a trouvé cela très intéressant », nous raconte Patrick Carlier.
L’idée est maintenant de se baser là-dessus pour proposer de nouvelles approches et renforcer l’aisance des élèves. Cela concerne notamment les évaluations ou l’approche même des cours. Tout cela sera à suivre de très près dans les prochaines semaines.