L’épreuve a été annulée, après décision des bourgmestres des communes de la Zone de Secours Hesbaye, qui jugent les procédures de sécurité insuffisantes.
C’était dans l’air, mais les organisateurs espéraient secrètement une fumée blanche: le Rallye de Hannut est annulé cette année. L’épreuve n’a pas pu obtenir son autorisation auprès des autorités communales concernées. La décision a été prise par les 13 bourgmestres de la Zone de Secours pour pousser à une réflexion sur la sécurisation des rallyes.
Lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi, les bourgmestres ont confirmé avoir créé un moratoire, soit une suspension provisoire, de toutes les épreuves de sport automobile sur leurs territoires. Cela concerne les rallyes (Hannut, Dumont), mais aussi les essais et autres épreuves sur la voie publique.
La décision a été prise afin de forcer les autorités fédérales, notamment au niveau du Ministère de l’Intérieur, à participer à la création d’un groupe de travail. Ce dernier doit harmoniser les règles liées à la sécurité, afin de renforcer les mesures actuelles, mais aussi de les adapter à l’évolution du sport auto, en les rendant contraignantes pour toutes les courses du pays.
Un arrêté vétuste
Les bourgmestres dénoncent par exemple que le dernier Arrêté Royal régissant les rallyes n’ait plus été modifié depuis 2003. Depuis des années, des mesures complémentaires sont imposées aux organisateurs à Hannut, afin d’éviter des drames.
Mais les bourgmestres n’en peuvent plus et veulent que la décision soit globalisée. Ils exigent par exemple une analyse de risque de chaque parcours, la mise en place d’un code couleur commun pour les rubalises (rouges, zone interdite, bleues, zone tolérée), une amélioration des signalisations, le renforcement des contrôles de sécurité sur le parcours et sur les voitures, mais aussi de donner un rôle contraignant au commissaire de course, pouvant aller jusqu’à donner 2.000 euros d’amende à un fan qui ne respecterait pas les règles, contre 150 actuellement.
De manière générale, l’idée est de renforcer drastiquement les mesures de sécurité, pour les fans et les pilotes, en définissant mieux les zones de passage et d’observation, tout en renforçant la formation de tous ceux qui graviteront autour de l’événement.
Ils veulent aussi mieux définir les zones de passage de chaque spéciale, réglementer la puissance des voitures et adapter les formations des commissaires et secouristes aux motorisations électriques.
La réflexion pourrait d’ailleurs s’étendre, notamment à Huy, où l’on étudie aussi une action de ce genre pour le prochain Rallye du Condroz. Une première fumée blanche est venue des autorités fédérales et un premier groupe de travail de Hesbaye a été mis en place. Ils formuleront des propositions et pourraient rapidement pousser vers une harmonisation des règlements.
L’idée ? Ne pas annuler plus d’une édition du rallye. Affaire à suivre.