Les coupures de courant font l’objet de discordes dans la région hannutoise. Des accords ont été trouvés entre Resa et la commune de Hannut pour palier au problème. Les travaux sont longs et ne devraient pas être terminés avant 2024. Une attente épuisante pour les citoyens, fatigués de ces coupures.
Les coupures de courants à répétition fatiguent la population hannutoise depuis de nombreuses années. Oiseaux, foudre ou coup de vent, il y a toujours une raison à ces coupures de courant, mais les solutions peinent à venir. Une éclaircie est cependant annoncée.
Inquiet par la régularité de ces coupures, Manu Douette, le bourgmestre de Hannut, a organisé de nombreuses réunions avec Resa, la société en charge du réseau électrique dans la région. « Il y a une petite dizaine de kilomètres de lignes à haute tension qui pose problème dans la région de Hannut. La solution proposée par Resa, c’est de les démonter et de les enfouir dans le sol pour ne plus qu’elles ne soient plus exposées aux intempéries », explique Manu Douette.
Mais les lignes à haute tension vieillissantes ne représentent l’unique problème. Certains se plaignent, notamment à Avernas, de micro-coupures de courant. Ces dernières ont une autre origine, puisqu’elles font suite à une demande trop importante d’électricité sur de courtes périodes.
La population a augmenté au cours des dernières années sans que le réseau électrique n’évolue. Ce qui explique l’émergence de tels problèmes. Hannut est alimenté par une grande ligne électrique, mais cela ne suffit plus, la commune à donc appelé Resa qui a redirigé le problème vers Elia (le gestionnaire du transport de l’électricité belge). « Elia a remarqué qu’il fallait renforcer l’apport en électricité vers la commune de Hannut. Ils vont donc tripler le nombre de lignes qui alimentent la commune« , nous précise le bourgmestre.
Il y a donc des solutions pour pallier aux problèmes électriques de la région hannutoise. Les travaux d’enfouissement des lignes ont d’ores et déjà débuté, puisque environ un tiers des lignes sont désormais enfouies. Ceux d’Elia ne devraient plus tarder à débuter selon le bourgmestre hannutois.
Des travaux souvent freinés
Les procédures administratives ralentissent grandement la mise en place des travaux. Les demandes de permis d’urbanisme sont longues et une fois acceptées, les travaux se lancent lentement.
Cela représente un coût conséquent, même pour ces entreprises publiques. Les travaux d’enfouissement des lignes coûteront ainsi près de 8 millions d’euros à Resa. Elia devra payer 11 millions d’euros pour le raccord de deux nouvelles lignes en direction de Hannut. Des frais étalés sur plusieurs années.
Les inondations du mois de juillet font cependant craindre des retards dans les travaux. Cela ne devrait pas être le cas à Hannut. « Nous entrons dans une période de sortie de crise, le pic de crise est passé. L’électricité a été rétablie dans l’ensemble des rues, ce qui va permettre de réorganiser et replanifier les travaux », répond Charlotte Quevedo, attachée de presse de Resa. « Dans le cas du réseau hannutois, le plan s’étale de 2020 à 2024, dans tous les cas le plan d’investissement est prévu et ne sera pas remis en cause », affirme-t-elle ensuite.
Le respect du planning initial est rassurant. Mais les coupures pourraient donc persister jusqu’en 2024. Ce qui frustre les citoyens, qui ne supportent plus ces coupures intempestives qui impactent à la fois leur quotidien et leur portefeuille.
« L’assurance de Resa a refusé de me rembourser »
Les citoyens sont exaspérés par ces coupures à répétition. Certains pensent que ces phénomènes endommagent les appareils électroménagers sur le long terme. « Il y a pas mal de plaintes dans la commune et dans la région pour des coupures électriques intempestives. Chez moi, c’est la pompe à chaleur qui en a pris un coup », s’exclame Nicolas Fontaine, habitant de Braives.
Il a pu faire marcher son assurance incendie afin d’être dédommagé, mais craint qu’elle refuse si le problème persiste. « La commune nous demande à chaque sinistre de faire une démarche auprès de Resa pour que son assurance nous indemnise. L’assurance refuse, car ce n’est pas totalement sûr que notre compresseur est endommagé à cause des coupures de courant. On se retrouve devant un vide, nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer », raconte-t-il avec amertume.
De nombreux habitants se retrouvent dans la même situation que Nicolas Fontaine. Tous sons surpris par la complexité du système administratif lié à l’électricité. « Si certains citoyens n’ont pas pu être remboursés, j’imagine que c’est que la durée de la panne ne rentrait pas dans les durée estimée étant la cause de dommages des électroménagers », explique Charlotte Quevedo de Resa.
Pour obtenir un remboursement, les coupures d’électricité doivent durer plus de 6 heures, selon la législation belge. Voilà ce qui pourrait expliquer le non-remboursement suite au micro coupures.
Il faudra encore patienter, jusqu’en 2024, pour que ce problème électrique soit définitivement derrière nous.